La loi sur l’aide médicale à mourir doit protéger les enfants; d’autres consultations s’imposent


OTTAWA, 26 oct. 2017 (GLOBE NEWSWIRE) -- Alors que le gouvernement fédéral envisage d’étendre l’aide médicale à mourir (AMM) aux mineurs matures, la Société canadienne de pédiatrie (SCP) recommande vivement aux décideurs de prévoir des mesures de protection pour les enfants.

« Les mineurs sont vulnérables aux risques uniques et aux dommages potentiels de l’aide médicale à mourir, affirme la docteure Dawn Davies, présidente du comité de bioéthique de la SCP. L’évaluation de la capacité d’un mineur à prendre des décisions sur sa santé est un processus complexe. Lorsque le décès en est le résultat éventuel, la démarche pour y parvenir doit être bien comprise de l’équipe clinique du patient, de ses parents et d’autres experts. »

La SCP prône également d’autres consultations pour comprendre les avantages et les risques possibles de l’application de l’AMM aux enfants et aux adolescents. Même s’il est prudent de tirer des enseignements des politiques et des expériences des patients adultes, il faut entreprendre une consultation approfondie auprès des jeunes, des parents et des professionnels de la santé pédiatrique pour tirer des leçons de leurs expériences et éclairer les politiques éventuelles.

« Il est essentiel d’ouvrir un dialogue national sain auquel participent des personnes aux bagages, coutumes, croyances et expériences variées, afin de donner une réponse optimale à cet enjeu délicat et complexe », ajoute la docteure Davies.

Jusqu’à récemment, le Canada ne disposait d’aucune donnée sur la fréquence des demandes d’AMM pour les mineurs. Il n’y avait pas plus de données reflétant les opinions des pédiatres canadiens sur les enjeux relatifs à l’AMM ou sur leur volonté de participer à l’AMM. En réponse à cette lacune fondamentale, la SCP a sondé ses membres et ses associés de deux façons :

  • Un sondage ponctuel réalisé par le Programme canadien de surveillance pédiatrique (PCSP) a révélé que de plus en plus de parents de nourrissons et d’enfants, y compris ceux qui sont trop jeunes pour prendre une décision raisonnée, parlent de questions liées à l’AMM aux professionnels de la santé canadiens.

  • Un sondage sur les attitudes des membres de la SCP a démontré que près de la moitié des répondants étaient d’accord pour étendre la possibilité de l’AMM aux mineurs matures atteints d’une maladie évolutive en phase terminale ou de douleurs réfractaires.

« Les médecins et les autres professionnels de la santé ont le privilège et la responsabilité de garantir les meilleures normes de soins aux nouveau-nés, aux enfants et aux adolescents en fin de vie, explique la docteure Davies. Nous exhortons les gouvernements à assurer l’accès à des soins palliatifs de qualité à tous les enfants, les adolescents et les familles qui en ont besoin. Parmi leurs obligations de diligence essentielles et en constante évolution, ils doivent aborder chaque situation de fin de vie de manière réfléchie, respectueuse et individuelle. »

La SCP continue de soutenir le droit des médecins à participer ou non à l’AMM, particulièrement auprès des enfants et des adolescents, dans le cadre législatif en évolution.

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À propos de la Société canadienne de pédiatrie :

La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 000 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.

Renseignements :

Hayley Chazan, MJ
Spécialiste des relations avec les médias
Société canadienne de pédiatrie
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