La croissance économique du Canada au point mort


OTTAWA, 18 oct. 2022 (GLOBE NEWSWIRE) -- Selon les plus récentes perspectives du Canada du Conference Board du Canada, la production de l’économie devrait ralentir au cours des trois prochains trimestres. On prévoit une croissance du PIB réel de seulement 1,2 % pour 2023, suivie d’un modeste rebond de 2,7 % pour 2024. Ces prévisions font suite à la hausse anticipée de 3,0 % en 2022, qui résultent de la levée des dernières restrictions liées à la pandémie et du retour à des habitudes de consommation plus normales de la part des ménages.

« Les principaux facteurs qui façonnent les perspectives économiques au Canada sont restés largement inchangés au cours des derniers mois, mais les forces contradictoires s’expriment avec plus d’intensité, estime Pedro Antunes, économiste en chef du Conference Board du Canada. Au bout du compte, le résultat dépendra des mesures que prendront les banques centrales pour freiner la demande. Si elles ne parviennent pas à réduire assez rapidement les attentes inflationnistes malgré les progrès observés, le marasme économique pourrait se prolonger ».

Avec la levée des mesures sanitaires, les ménages n’ont pas tardé à dépenser l’épargne accumulée. La demande refoulée de voyages et de loisirs a contribué à l’augmentation des dépenses de consommation globale au deuxième trimestre de cette année, et les dépenses réelles en services ont retrouvé leur niveau d’avant la pandémie. Toutefois, pour le reste de l’année 2022 et l’année prochaine, les dépenses des consommateurs stagneront en raison de la hausse des prix et contribueront plus faiblement à la croissance économique au cours des deux prochaines années. Le pouvoir d’achat des personnes fortement endettées diminuera en raison de la hausse des coûts d’emprunt et de la baisse des prix des maisons.

Le marché du travail canadien semble à bout de souffle après avoir connu trois mois consécutifs de pertes d’emplois et montré des signes laissant présager de plus fortes turbulences pour l’avenir. En août, le taux de chômage a augmenté pour la première fois en sept mois. Il s’agit notamment de la première hausse depuis le début de la pandémie qui ne soit pas due à une vague d’infections ou à un renforcement des mesures de santé publique liées à la COVID-19. Le Conference Board du Canada prévoit que l’économie perdra plus de 175 000 emplois au cours du deuxième semestre de 2022.

La flambée des prix des produits de base au début de l’année a permis aux entreprises du secteur des ressources naturelles d’afficher un meilleur bilan – grandement nécessaire – ce qui devrait favoriser quelque peu les nouveaux investissements. Les dépenses d’investissement dans le secteur du pétrole et du gaz devraient augmenter de 47,5 % cette année. En ce qui concerne le portrait plus global des investissements au Canada, l’investissement privé non résidentiel s’est accéléré au cours des derniers trimestres, et cet élan se poursuivra jusqu’en 2023. La reprise sur les marchés du voyage stimule les dépenses en machines et matériel des compagnies aériennes et autres sociétés de transport en 2022. La réduction des goulots d’étranglement au niveau de l’offre favorisera les investissements dans le secteur de la fabrication, notamment dans le secteur de l’automobile, où les exportations sont sur le point de reprendre à la suite de près de trois années difficiles.

L’inflation atteint aujourd’hui les niveaux les plus élevés de mémoire récente, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, même si certains signes timides indiquent qu’elle pourrait avoir atteint un sommet aux États-Unis. La tendance actuelle à la baisse des prix des produits de base n’inclut pas le gaz naturel importé en Europe. Les prix du gaz naturel en Europe sont environ dix fois plus élevés que ceux d’avant-guerre, car les livraisons de gaz russe ont chuté de 75 % depuis le début de l’invasion.

Au sud de la frontière, l’économie américaine s’est légèrement contractée au cours des deux premiers trimestres de cette année, principalement en raison de la volatilité des stocks et de la hausse des importations. Cependant, les marchés du travail sont restés dynamiques, ce qui laisse penser que, malgré deux trimestres consécutifs de croissance négative, l’économie n’est pas actuellement en récession. Les perspectives pour 2023, cependant, s’assombrissent. Selon le scénario le plus optimiste, le ralentissement de la croissance économique rééquilibrera suffisamment l’offre et la demande sur les marchés du travail pour freiner la croissance des salaires et ramener finalement l’inflation à la cible de 2,0 % de la Réserve fédérale.

Le rapport complet est disponible ici. Les médias doivent communiquer avec media@conferenceboard.ca pour y avoir accès.

À propos du Conference Board du Canada :

Le Conference Board du Canada est le principal organisme de recherche indépendant au pays. Nous avons pour mission d’habiliter et d’inspirer les dirigeants pour les aider à bâtir un avenir meilleur pour tous les Canadiens grâce à nos recherches dignes de confiance et à nos réseaux inégalés. Suivez Le Conference Board du Canada sur Twitter @ConfBoardofCda.

Personne-ressource pour les médias :

Le Conference Board du Canada

media@conferenceboard.ca / 613-526-3090 poste 224