Audit d’Oceana Canada : le gouvernement n’a toujours pas amélioré la gestion des pêches, ce qui nuit aux poissons sauvages et aux communautés côtières

Malgré de nouveaux investissements de plusieurs millions de dollars, Pêches et Océans Canada n’a pas réussi jusqu’à présent à rétablir les pêches canadiennes pour soutenir les écosystèmes marins, les communautés côtières et les économies fondées sur les produits de la mer


OTTAWA, 22 nov. 2022 (GLOBE NEWSWIRE) -- Le dernier audit d’Oceana Canada sur les pêches du Canada, et leur intendance par Pêches et Océans Canada (MPO), révèle que pour la sixième année consécutive, moins du tiers des stocks de poissons et d’invertébrés sauvages peuvent être considérés comme en santé; et la plupart des stocks gravement épuisés n’ont toujours pas de plans de rétablissement de la part du gouvernement. Le nombre de pêches en bonne santé a diminué depuis 2017, sans qu’il y ait d’amélioration significative pour plusieurs indicateurs de science, surveillance et gestion des pêches.

L’Audit des pêches annuel d’Oceana Canada évalue l’état des pêches canadiennes et de leur gestion et fournit des recommandations afin de respecter les engagements politiques fédéraux visant à rétablir l’abondance des populations de poissons sauvages dans nos océans. Fait alarmant, l’Audit de cette année démontre que malgré d’importants investissements du gouvernement, l’élaboration de nouvelles politiques et la modernisation des lois pour améliorer la gestion des pêches, ces changements n’ont pas encore permis d’améliorer la santé des pêches.

Quelques faits saillants relevés dans l’édition 2022 de l’Audit des pêches :

  • Près d’un stock de poisson sauvage sur cinq (17 %) est toujours gravement épuisé. Le nombre de stocks en santé est en déclin depuis 2017.
  • Parmi ces stocks gravement épuisés, moins de 20 % ont des plans de rétablissement; et certains subissent toujours une forte pression par la pêche, ce qui menace leur redressement.
  • Plus du tiers des stocks (37 %) sont dans la catégorie « état incertain » du MPO. De ce nombre, près du quart (25 %) sont probablement gravement épuisés; cependant, les mesures de rétablissement ne sont exigées par la loi qu’au moment où le MPO leur attribue un état de santé.
  • Malgré les données scientifiques prouvant l’impact des changements climatiques sur les pêches, près des trois quarts (72 %) des documents de gestion du MPO n’en tiennent pas compte de façon formelle.
  • La Politique canadienne de surveillance des pêches, qui consiste à compter toutes les prises d’une pêche, a été publiée en 2019 et pourrait considérablement améliorer la qualité de la gestion des pêches. Cependant, elle n’a été pleinement mise en œuvre dans aucune pêche.

« Il est plus que temps de passer concrètement à l’action et d’apporter des améliorations mesurables. Il n’a jamais été aussi urgent de rétablir les populations de poissons sauvages épuisées, particulièrement face à la surpêche mondiale et à l’accélération des changements climatiques et de la perte de biodiversité », affirme Josh Laughren, Directeur exécutif d’Oceana Canada. « Le Canada a le cadre législatif, réglementaire et politique en place pour apporter de véritables améliorations aux écosystèmes marins et aux communautés côtières; mais seulement si ces politiques sont mises en œuvre avec l’urgence requise par l’état actuel des pêches sauvages. »

Le mois dernier, Oceana Canada a rassemblé d’éminents experts de la conservation marine et la pêche, des dirigeants autochtones et de l’industrie de la pêche, ainsi que des décideurs de tout le pays lors d’un symposium tenu à Ottawa. Ces experts ont partagé leurs points de vue et le besoin urgent de restaurer des pêches en santé, en présentant des actions prioritaires pour améliorer la science et la gestion des pêches et des écosystèmes, mobiliser les systèmes de connaissances autochtones et faire face aux menaces croissantes des changements climatiques. Pour que les pêcheurs, les communautés et les cultures côtières, ainsi que notre économie des produits de la mer et la planète en bénéficient, nous devons prioriser la valeur à long terme d’un océan résilient, au lieu de continuer à nous concentrer à maximiser les rendements de pêche à court terme.

« La mauvaise santé persistante des stocks de poissons du Canada indique que nous ne parvenons pas à gérer nos pêches avec succès, et que nous obtenons un rendement lamentable sur nos investissements », a déclaré le Dr Robert Rangeley, Directeur des sciences pour Oceana Canada. « La perte d’abondance et de diversité, et les conséquences qu’elle engendre pour les générations futures, ne peuvent être surestimées. »

Ainsi, Oceana Canada exhorte le premier ministre Trudeau et la ministre des Pêches, Joyce Murray, à combler les plus graves lacunes dans la gestion des pêches marines canadiennes en priorisant les mesures suivantes :

  1. Dresser la liste de tous les stocks en zone critique et de prudence qui restent, y compris ceux actuellement considérés comme incertains, en vertu de la Loi sur les pêches canadienne; et prendre des décisions de gestion conformes à ses règlements de rétablissement.
  2. S’engager de manière significative avec les communautés et organisations autochtones, et mobiliser les systèmes de connaissances autochtones dans les prises de décisions relatives à la pêche.
  3. Intégrer les aspects liés à l’écosystème dans les décisions de pêche, en privilégiant le rétablissement des poissons-fourrage appauvris qui servent de proies à d’autres espèces, et en tenant compte des vulnérabilités aux changements climatiques.
  4. Améliorer la surveillance des pêches en comptant toutes les prises, y compris celles destinées à la pêche récréative et à la pêche d’appât.

Pour consulter l’Audit des pêches 2022 et signer la pétition d’Oceana Canada qui demande le rétablissement urgent des populations de poissons au Canada, visitez fisheryaudit.ca/fr/.

Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les efforts de sensibilisation d’Oceana Canada ont notamment contribué à bannir les plastiques à usage unique, mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En assurant la restauration des océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir. Apprenez-en plus au www.oceana.ca.
Twitter : @OceanaCAN

Contacts médias : Angela Pinzon, Pilot PMR, angela.pinzon@pilotpmr.com, 647-295-0517; et Lesley Wilmot, Oceana Canada, lwilmot@oceana.ca, 647-535-6326. Trousse médias et citations supplémentaires accessibles ici.

Une photo accompagnant ce communiqué est disponible au https://www.globenewswire.com/NewsRoom/AttachmentNg/af181301-2439-4553-a996-a1d1b2126486/fr


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