Les jeunes autochtones ont besoin d’un meilleur système de soutien à la transition vers l’âge adulte


OTTAWA, 26 sept. 2023 (GLOBE NEWSWIRE) -- Il faut investir de manière soutenue et à long terme dans les services d’éducation et de santé mentale des jeunes autochtones en famille d’accueil ou qui sont pris en charge par un membre de la famille élargie au Canada afin d’améliorer les retombées de leur participation à l’économie une fois adultes. Cette nouvelle étude du Conference Board du Canada a été menée en partenariat avec la Fondation pour l’aide à l'enfance du Canada, avec le soutien de la Fondation RBC par l’intermédiaire d’Objectif avenir RBC.

« Assurer la prospérité économique du Canada et de ses citoyens doit être une priorité essentielle pour tous les niveaux de gouvernement et les responsables de politiques, affirme Susan Black, présidente et chef de la direction du Conference Board du Canada. Pour aider les enfants et les jeunes à atteindre leur plein potentiel à l’âge adulte, les bailleurs de fonds des secteurs public et privé doivent mettre de l’avant des solutions dirigées par les Autochtones qui visent à répondre aux enjeux en matière de scolarisation, d’infrastructures et de possibilités d’emploi, ainsi qu’à surmonter les obstacles liés aux politiques dans les provinces. »

Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes :

  • Les enfants et les jeunes qui sont pris en charge par la famille élargie et qui obtiennent un diplôme d’études secondaires sont plus susceptibles de poursuivre des études postsecondaires que ceux qui sont en famille d’accueil.
  • Les enfants et les jeunes qui sont pris en charge par la famille élargie font état d’une meilleure santé mentale que leurs homologues en famille d’accueil.
  • La prise en charge par un membre de la famille élargie est le fait pour un enfant ou un jeune autochtone d’être pris en charge au sein de sa famille ou de sa communauté d’origine.
  • Les bailleurs de fonds des secteurs public et privé doivent fournir un financement à long terme pour permettre aux organisations autochtones de services à l’enfance et à la famille d’offrir des programmes aux personnes une fois qu’elles ont atteint l’âge adulte.
  • Les limites d’âge actuellement en vigueur dans les provinces ont une incidence sur les programmes et les services, y compris sur l’aide financière accordée aux fournisseurs de soins. Cette situation pourrait fragiliser les conditions de vie des jeunes au moment où ils atteignent l’âge adulte. Ces conditions ont également des conséquences sur leurs possibilités de poursuivre des études supérieures et de décrocher un emploi.
  • En moyenne, pour un membre des Premières Nations ayant grandi dans une réserve, le manque à gagner s’élèvera à plus de 1,2 M$ au cours de sa vie, comparativement au revenu d’un non-Autochtone dans la population générale.
  • Les résultats de deux scénarios de modélisation économique montrent que si aucune mesure n’est prise pour améliorer les résultats en matière de scolarité, d’emploi et de santé mentale des jeunes autochtones pris en charge qui atteindront l’âge adulte dans les cinq prochaines années, la perte potentielle pour le PIB du Canada s’élèvera à au moins 2 G$, et pourrait atteindre 5,5 G$.

« Qu’ils soient pris en charge par un membre de la famille élargie ou par une famille d’accueil, les jeunes autochtones doivent impérativement bénéficier d’outils éducatifs, de compétences et de possibilités leur permettant d’établir des relations solides au sein de leur communauté, fait remarquer Mark Beckles, vice-président, Innovation et impact sociaux à la RBC. Ce soutien les aidera à entreprendre avec force une transition harmonieuse vers la prochaine étape de leur vie, une fois qu’ils ne seront plus pris en charge. À l’aide de partenaires comme le Conference Board du Canada et la Fondation pour l’aide à l’enfance du Canada, nous nous efforçons de mieux faire connaître la réalité de ces jeunes et de leur fournir des ressources précieuses ouvrant la voie à un brillant avenir. »

Selon le Conference Board du Canada, il faut mettre en place des programmes et des politiques visant à améliorer les possibilités de prise en charge de ces jeunes par des membres de la famille élargie. La prise en charge par des membres de la famille élargie correspond aux valeurs autochtones, à l’importance accordée au lien avec la famille, à l’autodétermination et aux orientations futures en matière de services à l’enfance dirigés par les Autochtones au Canada. Les responsables des politiques doivent repenser les lignes directrices provinciales en matière d’admissibilité aux programmes afin de s’assurer que les jeunes reçoivent le soutien dont ils ont besoin au cours des transitions cruciales de leur parcours de vie.

« Ce rapport réaffirme notre conviction que les solutions dirigées par les Autochtones engendrent de meilleurs résultats pour les jeunes autochtones pris en charge, déclare Valerie McMurtry, présidente-directrice générale de la Fondation pour l’aide à l’enfance du Canada (FAEC). Les programmes de la FAEC témoignent de son engagement à donner aux jeunes les moyens de renouer avec leur identité culturelle, de se maintenir en bonne santé et de se sentir bien, et d’atteindre leurs objectifs scolaires en traçant leur propre voie vers la réussite. Ce rapport appelle à militer en faveur d’une hausse du financement, de changements judicieux en matière de politiques et d’une approche réfléchie à l’égard de la collaboration avec les Aînés, les chefs de file du secteur et les jeunes autochtones. »

« Le gouvernement national des Métis de la rivière Rouge fournit un soutien global à tous les jeunes pris en charge par nos agences, affirme Mona Buors, ministre des Services à l’Enfant et à la Famille à la Fédération des Métis du Manitoba. Même si leurs parents connaissent des difficultés, il est essentiel de garder les enfants auprès de leur famille et de leurs proches, car c’est le meilleur moyen d’assurer leur bien-être. L’établissement de partenariats avec des bailleurs de fonds du secteur privé apporte une aide inestimable à la création de programmes visant à réunir les familles et à faire en sorte qu’elles participent aux décisions, ainsi qu’à favoriser le bien-être des enfants pris en charge. Les enfants et toute leur famille font partie de notre nation, et nous ne les abandonnerons jamais. »

« Cette étude met en relief les disparités en matière d’éducation, d’emploi et de santé mentale auxquelles sont confrontés les jeunes au sein de nos 30 Premières Nations, en particulier au moment où ils font la transition vers l’âge adulte, souligne Thelma Morris, directrice générale de l’organisme Tikinagan and Child and Family Services. Plus important encore, cette recherche met en évidence le besoin urgent de mesures de soutien équitables pour tous les jeunes, qu’ils résident ou non dans une réserve, qu’ils soient pris en charge ou non. Depuis trop longtemps, nos communautés sont sous-financées et ont un accès limité aux ressources essentielles, ce qui oblige les jeunes à se déplacer loin de leur famille pour accéder à des services en matière de santé mentale et d’éducation. Cela a des répercussions sur la construction de leur identité, le taux d’obtention de diplôme et sur les indicateurs de réussite future. Le rapport met l’accent sur les programmes dirigés par les Autochtones et les approches fondées sur la culture, ce qui correspond à l’engagement de Tikinagan de garder nos enfants avec nous et au sein de nos communautés. Nous nous efforçons de maintenir les liens qui unissent les enfants et les jeunes à leur famille et à leur culture. »

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