C-18 : la règlementation enfin dévoilée


MONTRÉAL, 15 déc. 2023 (GLOBE NEWSWIRE) -- La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) accueille favorablement la réglementation de la Loi sur les nouvelles en ligne dévoilée vendredi par le ministère du Patrimoine. Selon la FPJQ, cette règlementation est un pas dans la bonne direction pour faire face à la crise des revenus des médias au Québec et au Canada.

Cette règlementation fait suite à l’annonce d’une entente entre Ottawa et Google, qui versera 100 millions de dollars par année aux médias canadiens, une somme qui sera indexée annuellement. Le règlement prévoit que les médias écrits recevront près des deux tiers (63%) de l’enveloppe alors que 30% du montant sera accordé aux diffuseurs privés. La part de CBC/Radio-Canada sera plafonnée à 7%. Les radiodiffuseurs auront droit à 30% de la somme totale.

Des questions demeurent cependant puisque le règlement prévoit qu’une « majeure partie » des indemnisations doivent servir à la production de nouvelles locales, régionales et nationales. Selon la FPJQ, des correctifs devraient être apportés pour avoir une définition plus claire à ce sujet.

« Au moment où tous les médias souffrent de la crise de revenus, il n’est pas facile de déterminer la part de chacun, estime le président de la FPJQ, Éric-Pierre Champagne. Le règlement dévoilé vendredi nous semble respecter l’esprit de la Loi sur les nouvelles en ligne, qui vise entre autres à soutenir la presse locale et régionale partout au pays, et particulièrement la presse écrite, malmenée depuis plusieurs années. »

La FPJQ rappelle que ces 100 millions de dollars viendront en aide aux médias partout au Canada et que cette somme ne suffira pas à elle seule à combler les immenses besoins d’une industrie dont les revenus sont vampirisés par les géants du web. Rappelons que Meta et Google accaparent environ 80% des revenus publicitaires numériques au Canada, ne laissant que des miettes pour les médias d’ici.

« Nous invitons Ottawa à demeurer ferme face à Meta, qui vient de demander une exemption à la loi afin de partager à nouveau des contenus sur ses plateformes, mais sans payer de redevances aux médias, soutient Éric-Pierre Champagne. Si Meta veut continuer d’être un mauvais citoyen corporatif, la population n’est pas dupe, comme semble le démontrer une récente enquête de l’Université Laval sur la confiance du public à l’endroit des réseaux sociaux. »

Pour entrevue :
Éric-Pierre Champagne, président
echampagne@lapresse.ca