À l’approche de la saison de pêche, Oceana Canada exhorte le gouvernement canadien à résoudre enfin la crise des pêches qui dure depuis 30 ans, alors que les changements climatiques et la perte de biodiversité s'accélèrent

Une meilleure gestion apporterait une valeur inégalée aux communautés côtières, à l'industrie des produits de la mer et à la planète


OTTAWA, territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishnaabeg, 20 mars 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- Depuis l'effondrement de la morue et d'autres poissons de fond dans la région atlantique il y a plus de 30 ans, les communautés sont toujours désavantagées par la surpêche et la mauvaise gestion des pêches.

À l'approche de la saison de pêche 2024, moins du tiers des pêches sauvages du Canada sont considérées comme en santé ; et la plupart des populations épuisées n'ont pas de plan de rétablissement.

L'incapacité persistante du Canada à résoudre la crise actuelle des pêches entraîne des conséquences dévastatrices pour les humains et la planète, en perpétuant l'insécurité alimentaire et économique pour les communautés de pêcheurs en première ligne et en minant l'économie mondiale des produits de la mer. La situation devient de plus en plus urgente en raison de l'accélération des changements climatiques et la perte de biodiversité.

« Nos pêches ne sont pas où elles pourraient être ; elles sont en deçà du niveau acceptable. Le statu quo ne fera qu'aggraver les pertes, » affirme Rebecca Schijns, scientifique spécialiste des pêches pour Oceana Canada. « Nous avons ce qu'il faut pour rétablir l'abondance dans les océans. Avec la nouvelle Loi sur les pêches modernisée, le Canada peut dès maintenant saisir l’occasion de s'imposer et devenir un chef de file à l'échelle mondiale. »

Malgré de nouveaux investissements fédéraux en science et en gestion, les décisions du gouvernement pour la dernière saison de pêche ont souvent été retardées et parfois contradictoires aux avis scientifiques, ce qui a empêché l'industrie de la pêche de réagir aux conditions changeantes du marché et de l'environnement.

La bonne nouvelle, c'est que le rétablissement est déjà enclenché dans certains cas. Par exemple, le retour du sébaste du golfe du Saint-Laurent en zone saine après un moratoire sur la pêche prouve que le poisson peut se rétablir lorsqu'il en a la chance. Le gouvernement canadien a aujourd'hui l'occasion de démontrer comment rouvrir avec succès une pêche auparavant effondrée et d'en tirer des bénéfices aujourd'hui et à l’avenir. Pour ce faire, il est essentiel que le MPO respecte ses propres politiques et établisse un plan clair et quantifiable.

Le ministre des Pêches et des Océans doit prendre plusieurs décisions en matière de gestion des pêches dans les mois à venir. Ces décisions pourraient engager les pêches canadiennes sur la voie du rétablissement et de l'abondance. Ainsi, Oceana Canada demande au gouvernement canadien :

1. Prendre des décisions qui favorisent des pêches en santé :

  • Sébaste (unités 1 et 2) : Rouvrir la pêche au sébaste après l'élaboration d'un plan de gestion incluant des mesures pour soutenir la croissance, limiter les captures accessoires et surveiller toutes les prises.
  • Morue du Nord (zone OPANO 2J3KL) : Appliquer et respecter le plan de rétablissement, incluant les mesures pour réduire la pression de pêche et accroître la hausse de la surveillance.
  • Maquereau : Assurer un rétablissement le plus rapide possible en maintenant la fermeture de la pêche (commerciale et d'appât) et en appliquant un plan de rétablissement.
  • Hareng (zone OPANO 4T, géniteurs du printemps) : Mettre en œuvre et respecter le plan de rétablissement, qui comprend le maintien de la fermeture des pêches commerciales et d'appât afin de favoriser le rétablissement des stocks jusqu'aux niveaux ciblés.
  • Capelan (zone OPANO 2J3KL) : Ce stock n'a pas réussi à se rétablir adéquatement et demeure à 9 % de sa biomasse historique. Pour ramener le capelan en zone saine et préserver son utilisation par les communautés à des fins alimentaires et culturelles, il faut fermer la pêche commerciale et établir des mesures de gestion qui garantissent la croissance de la population, plutôt que sa stagnation.

2. Concrétiser les réglementations de rétablissement de la Loi sur les pêches

  • Ajouter immédiatement au moins 60 stocks supplémentaires en vertu des dispositions relatives aux stocks de poissons de la Loi sur les pêches et entamer des consultations publiques afin de prescrire tous les stocks de poissons restants.
  • Comme l'exige la loi, publier des plans de rétablissement pour les 12 stocks gravement épuisés actuellement prescrits dans le cadre des dispositions relatives aux stocks de poissons d'ici le 4 avril 2024.

3. Moderniser la gestion des pêches afin de répondre aux engagements pris pour la réconciliation et la protection de la biodiversité

  • Collaborer avec les peuples autochtones afin d’intégrer de façon significative les systèmes de connaissances autochtones dans la gestion des pêches.
  • Utiliser des approches éprouvées, adaptées au climat et fondées sur les écosystèmes pour rétablir les pêches.
  • Tenir compte de toutes les sources de pêche, y compris la pêche récréative et d'appât.

Pour plus d’informations et pour signer la pétition d’Oceana visant le rétablissement des pêches, visitez https://oceana.ca/fr/nos-campagnes/retablir-labondance-des-oceans.

Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante faisant partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les campagnes d’Oceana Canada ont notamment contribué à interdire les plastiques à usage unique, mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En rétablissant les océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir. Pour en savoir plus, visitez www.oceana.ca.

Contacts médias :

Vaishali Dassani, Oceana Canada, vdassani@oceana.ca, 647-294-3335 ;
Angela Pinzon, Pilot PMR, angela.pinzon@pilotpmr.com, 647-295-0517