Assurance médicaments : un programme à payeur unique compromettrait la qualité de la couverture de 21 millions de Canadiens et Canadiennes


MONTRÉAL, 22 févr. 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- Imposer un régime d’assurance médicaments universel à payeur unique à l’ensemble des Canadiens et Canadiennes compromettrait la qualité de la couverture d’au moins 21,5 millions d’entre eux, selon une étude de l’Institut économique de Montréal parue ce matin.

« Partout au pays, les régimes d’assurance médicaments privés couvrent davantage de traitements que les régimes gouvernementaux », explique Emmanuelle B. Faubert, économiste à l’IEDM et auteure de l’étude. « Si le gouvernement fédéral suit la suggestion des néodémocrates, tous les Canadiens et Canadiennes ayant accès à une assurance privée devront se contenter de l’assurance publique et sa couverture moins généreuse. »

Dans le cadre de leur entente de soutien avec le Parti libéral du Canada, les néodémocrates demandent au gouvernement Trudeau d’implanter un régime d’assurance médicaments universel à payeur unique afin de préserver leur appui.

Près de 25 millions de Canadiens et Canadiennes disposent d’une assurance médicaments privée.

Entre 2018 et 2021, les régimes d’assurance médicaments privés ont couvert 51 pour cent plus de médicaments en moyenne que les régimes publics. Au Québec, province où la couverture publique est la plus généreuse, cette différence était de 59,6 pour cent.

L’étude de l’IEDM indique que, même en étendant un régime public aussi généreux que celui du Québec à la grandeur du pays, 21,5 millions de Canadiens et Canadiennes risqueraient de voir la qualité de leur couverture d’assurance diminuer.

L’auteure soulève aussi les répercussions que cela pourrait avoir sur l’accès aux médicaments.

« Lorsqu’un médicament n’est couvert par aucun régime d’assurance dans un pays, bon nombre d’entreprises cessent de le distribuer », indique Mme Faubert. « À la couverture moindre des régimes publics, il faut aussi ajouter les longs délais d’approbation de couverture qui risquent de réduire l’accès aux médicaments. »

Le délai moyen d’approbation de la couverture d’un nouveau médicament par les assureurs privés est de 226 jours après son approbation par Santé Canada. Dans les régimes publics, le délai est plutôt de 732 jours.

Sur les nouveaux médicaments lancés sur le marché mondial entre 2012 et 2021, 44 pour cent sont distribués au Canada, mais seulement 20 pour cent sont couverts par un régime public.

« Si l’objectif du fédéral est de fournir une couverture d’assurance médicaments au 2,8 pour cent de la population qui ne sont pas admissibles en ce moment, il y a de meilleures façons d’y arriver », conclut Mme Faubert. « Mettre en danger la qualité de la couverture d’assurance de plus de 20 millions de Canadiens et Canadiennes, comme un régime à payeur unique le ferait, n’est pas la bonne façon de faire. »

L’étude de l’IEDM est disponible ici : https://www.iedm.org/wp-content/uploads/2024/02/note042024_fr.pdf

L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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