Les cliniques de pharmaciens améliorent l’accès aux soins de santé : des leçons de l’Alberta

Au Canada, 35 pour cent des visites évitables aux urgences pourraient être prises en charge par les pharmaciens


MONTRÉAL, 09 mai 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- Copier le modèle albertain des cliniques dirigées par des pharmaciens pourrait améliorer l’accès aux soins de première ligne et contribuer à limiter les visites inutiles dans les salles d’urgence, selon une nouvelle étude de l’Institut économique de Montréal publiée ce matin.

« Les pharmaciens ont une meilleure connaissance des médicaments que n’importe quel autre intervenant de nos systèmes de santé », explique Krystle Wittevrongel, analyste senior en politiques publiques et leader du Projet Alberta à l’IEDM. « En débloquant leur plein potentiel en matière de prescription et de substitution de médicaments, les cliniques de pharmaciens de l’Alberta ont permis d’éviter des dizaines de milliers de visites inutiles aux urgences. »

Les pharmaciens albertains disposent du pouvoir de prescription le plus étendu au pays, qui leur permet notamment de prescrire des médicaments contrôlés, tels des opioïdes, à condition d’avoir suivi une formation spécialisée.

À la différence de l’Ontario et du Manitoba, les pharmaciens de l’Alberta sont autorisés à effectuer des substitutions de médicaments sur ordonnance, ce qui permet de remédier aux problèmes liés, par exemple, aux effets indésirables résultant des interactions entre les traitements.

L’étude souligne que cela peut contribuer à réduire la pression exercée sur les hôpitaux, sachant que les problèmes liés aux prescriptions sont à l’origine de plus de 10 pour cent des visites aux urgences.

Depuis son ouverture en 2022, la première clinique de pharmaciens albertaine, à Lethbridge, accueille entre 14 600 et 21 900 patients chaque année.

Il est estimé qu’il y aura 103 cliniques de ce genre en activité dans la province d’ici à la fin de l’année 2024.

La chercheuse fait également le lien entre le succès du modèle albertain de cliniques de pharmaciens et l’élargissement du champ d’exercice des pharmaciens de cette province.

Les pharmaciens de l’Alberta peuvent notamment demander et interpréter des tests de laboratoire, contrairement à leurs homologues de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et de Terre-Neuve-et-Labrador.

Selon une étude revue par les pairs publiée en 2019, les pharmaciens pourraient prendre en charge 35 pour cent des visites évitables dans les urgences du Canada.

« En permettant aux pharmaciens de jouer un rôle plus important au sein de son système de santé, l’Alberta réoriente les cas mineurs hors des urgences pour les diriger vers des établissements plus adaptés », a déclaré Mme Wittevrongel. « Imaginez un instant l’attente que l’on éviterait si les pharmaciens pouvaient absorber 35 pour cent de la charge inutile qui pèse sur les salles d’urgence du Canada. »

L’étude de l’IEDM est disponible ici : https://www.iedm.org/wp-content/uploads/2024/05/lepoint062024_fr.pdf

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