Source: Social Sciences & Humanities Research Council of Canada

L'augmentation de la charge bactérienne dans l'eau potable pourrait avoir d'importantes répercussions sur la santé des peuples autochtones de l'Arctique et de l'Ouganda

VANCOUVER, COLOMBIE-BRITANNIQUE--(Marketwire - 17 fév. 2012) - Les peuples autochtones sont parmi les peuples les plus vulnérables au changement climatique. Ils sont de plus en plus exposés à la présence grandissante des organismes pathogènes qui se retrouvent dans l'eau potable à la suite de fortes chutes de pluie ou d'une rapide fonte des neiges. Les premiers résultats de recherche de Sherilee Harper, détentrice d'une bourse d'études supérieures du Canada Vanier sur la santé des peuples autochtones à l'University of Guelph, dénotent un accroissement significatif des cas de vomissement et de diarrhée qui surviennent dans ces situations données.

Mme Harper a entrepris une étude comparative de la manière dont les conditions atmosphériques extrêmes ont un impact sur les maladies hydriques dans les régions arctiques et dans les régions du sud-ouest de l'Ouganda. Elle a d'ailleurs trouvé de très nombreuses similarités entre les problèmes associés à l'eau que connaissent les peuples autochtones de l'Ouganda et ceux des régions inuit du Canada.

« Les similarités entre les problèmes observés dans ces deux régions du globe sont multiples, explique la chercheure. Et l'une des principales causes est le changement climatique. La hausse des températures ainsi que les chutes de pluie et la fonte des neiges, qui sont plus fréquentes, entraînent l'augmentation de la charge bactérienne dans l'eau. Résultat : dans l'Arctique comme en Ouganda, le risque d'exposition à des maladies d'origine hydrique est accru - que l'eau provienne des ruisseaux ou du robinet. »

À cause du changement climatique, on s'attend à ce que ces phénomènes météorologiques gagnent en fréquence, en longueur et en intensité, ce qui augmentera les risques de maladie. Par conséquent, certaines pratiques ancestrales pourraient ne plus être sécuritaires. Par exemple, quand les Inuit partent à la chasse ou s'installent dans des cabanes, ils boivent de l'eau provenant des ruisseaux ou de la neige qu'ils ont fait fondre. Mme Harper montre par sa recherche que ces eaux ont un effet néfaste sur leur santé.

« Après de fortes pluies, le taux de colibacilles et d'organismes coliformes dans l'eau augmente et, de ce fait, le risque d'exposition à ces bactéries augmente aussi, précise la chercheure. Les dossiers cliniques de la recherche que j'ai menée au Nunatsiavut, le territoire des Inuit du Labrador où j'ai amorcé mes travaux, ont montré un accroissement important des cas de vomissement et de diarrhée, notamment après d'abondantes précipitations. »

Et, selon les travaux de la chercheure, les problèmes hydriques de ce genre ne sont pas près de diminuer. « Quel que soit le scénario de changement climatique envisagé, ces problèmes continueront d'augmenter, précise-t-elle. Les maladies d'origine hydrique ne représentent pas seulement un problème dans l'Arctique, elles en représentent un dans le monde entier. L'Organisation mondiale de la Santé prévoit que la diarrhée et la malnutrition constitueront, au 21e siècle, la majorité des cas de maladies attribuables au changement climatique. »

Dans le cadre de sa recherche de doctorat, Sherilee Harper étudie également la manière dont les phénomènes météorologiques en Ouganda nuisent à la santé du peuple batwa - un peuple qui a été forcé d'abandonner ses terres quand le gouvernement ougandais a fait de la forêt où il habitait un parc national visant à protéger le gorille à dos argenté.

« Les peuples batwa et inuit font face à des enjeux sociaux similaires dont l'un des plus importants est l'accès à l'eau potable, poursuit la chercheure. La comparaison des similarités entre ces deux peuples a priori très différents contribue à l'avancement des connaissances liées au volet "santé" du changement climatique chez les peuples autochtones. Ces connaissances pourront servir à élaborer des lignes directrices en matière de pratiques exemplaires et à mettre au point des stratégies d'adaptation au profit des peuples autochtones. »

Mme Harper parlera de ses travaux de recherche et répondra aux questions des médias au cours du petit-déjeuner de presse portant sur l'Arctique et les océans, qui sera offert dans le cadre de la 178e réunion de l'American Association for the Advancement of Science. Ce petit-déjeuner aura lieu le 17 février 2012, à 8 h, dans la salle 306 du Vancouver Convention Centre. Des experts canadiens des domaines des sciences humaines, des sciences de la santé, des sciences naturelles et du génie y participeront.

Le Programme des bourses d'études supérieures du Canada Vanier a été créé dans le but de recruter et de garder au pays des étudiants de doctorat de calibre mondial. Ce programme vise aussi à faire du Canada un centre mondial d'excellence en recherche et en enseignement supérieur. Offertes aux étudiants de doctorat canadiens et étrangers qui mènent leurs études dans les universités canadiennes, les bourses d'études supérieures du Canada Vanier ont une valeur annuelle de 50 000 $ pour une période de trois ans.

Renseignements:

Michael Adams, Conseiller en relation avec les médias,
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