Source: MiningWatch Canada

Des Algonquins s'opposent à l'investissement de 1 M$ de Québec dans un projet à risque élevé de mine de terres rares à ciel ouvert

KIPAWA, QUÉBEC--(Marketwired - 15 oct. 2014) - TERRITOIRE ALGONQUIN - Les chefs des Premières Nations de Wolf Lake et de Eagle Village ont envoyé aujourd'hui au gouvernement québécois une lettre signalant l'opposition de leurs Premières Nations à un investissement de 1 M$ dans la compagnie Matamec Explorations Inc., alors que Québec ne les a pas au préalable consultés à propos de l'actif principal de la compagnie, le Projet de terres rares de Kipawa, ni sur la décision récente d'investir dans la compagnie. Les Premières Nations algonquines demandent maintenant un moratoire sur l'exploitation minière de terres rares au Québec.

Les Premières Nations algonquines croient que le Projet Kipawa risque de laisser d'importantes retombées négatives quant à leurs droits et titres ancestraux, sur l'environnement et sur leur culture. De plus, ils n'ont jamais consenti au stade du développement du projet. Étant donné l'assertion des droits et titres ancestraux des Algonquins et la récente décision de la Cour suprême du Canada dans le cas de la Nation tsilhqot'in, le Québec risque de perdre un investissement important en fonds publics.

Matamec Explorations Inc. propose la construction, l'exploitation et le déclassement d'une mine à ciel ouvert de terres rares autour de 40 km à l'ouest de la municipalité de Kipawa sur un territoire où les Premières Nations algonquines défendent leurs droits et titres ancestraux. Le projet proposé traiterait 1,3 M de tonnes de minerai par année sur une période d'exploitation de 15 ans.

Le 6 juillet 2012, les deux Premières Nations ont signé un protocole d'entente avec Matamec Explorations Inc. Le but principal de ce protocole est d'aider les Premières Nations à comprendre les impacts environnementaux, sociaux et économiques du projet. Deux études d'impact d'importance ont été complétées par le biais de ce protocole : 1) l'Évaluation des impacts culturels sur la nation algonquine et 2) l'Évaluation des impacts socioéconomiques.

Selon la loi, le Canada et le Québec sont encore obligés de consulter et d'accommoder les deux Premières Nations concernant toute approbation de projet, que ce soit dans le cadre de la mine de Matamec ou de tout autre projet minier.

La cheffe d'Eagle Village, Madeleine Paul, a déclaré aujourd'hui : « L'investissement de Québec dans Matamec est une rupture du devoir légal de consultation qui est dû aux Premières Nations, ce n'est pas une façon de construire des relations harmonieuses avec les Premières Nations au Québec. Les résultats des évaluations culturelles et socioéconomiques sur les Algonquins indiquent déjà que le projet de terres rares de Matamec aura un impact irréversible sur notre qualité de vie, nos traditions et coutumes et sur l'accès et l'usage de nos terres traditionnelles. »

Le chef de Wolf Lake, Harry St. Denis a également déclaré : « Il n'y a jamais eu de mine de terres rares au Canada et les gouvernements fédéraux et provinciaux n'ont aucune expérience en ce qui a trait à l'exploitation minière de ce genre de substances toxiques. Nos Premières Nations vont tenter d'obtenir un moratoire sur l'exploitation de ces éléments de terres rares toxiques au Québec. La commission du BAPE est déjà en train de considérer un moratoire sur l'exploitation de l'uranium au Québec. Nos Premières Nations appuient autant un moratoire sur l'exploitation de l'uranium qu'un moratoire sur l'exploitation de terres rares. »

Pour lancer leur campagne, les chefs de Wolf Lake et de Eagle Village communiqueront leurs positionnements concernant un moratoire sur l'exploitation minière de terres rares lors d'une rencontre des chefs du Québec la semaine prochaine à Montréal, tout comme au BAPE, qui étudie la possibilité de mettre sur pied un moratoire sur l'exploitation de l'uranium au Québec.

Renseignements:

Chef Harry St. Denis
Première Nation Wolf Lake
Bureau : (819) 627-9161 (anglais)

Cheffe Madeleine Paul
Première Nation Eagle Village
Bureau : (819) 627-3455 (français et anglais)