Les jeunes Canadiens partagent les sextos des autres à un taux alarmant : étude

Les parents et les enseignants ont besoin de stratégies fondées sur des données probantes pour faire face à la culture du partage non consensuel


OTTAWA, 06 févr. 2018 (GLOBE NEWSWIRE) -- Selon une nouvelle recherche menée par la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto et HabiloMédias, le centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique, en partenariat avec TELUS AVERTI, 42 % des jeunes Canadiens qui ont envoyé des images séduisantes ou nues ont indiqué qu’un de leur sexto avait été partagé sans leur consentement.

Le sondage national réalisé auprès de 800 jeunes âgés de 16 à 20 ans en août dernier a établi que 41 % des jeunes avaient envoyé un ou plusieurs sextos, les garçons et les filles envoyant des sextos à peu près dans les mêmes proportions. Parallèlement, 30 % des jeunes avaient partagé un sexto, soit en le montrant à d’autres en personne, en l’envoyant par voie électronique ou en le publiant sur un forum public. Les garçons étaient plus susceptibles que les filles d’avoir partagé un sexto.

« Selon notre recherche, il est impératif que les adultes fassent une différence entre l’envoi de sextos et le partage non consensuel de sextos, dit Faye Mishna, doyenne et professeure à la Faculté de travail social Factor-Inwentash. L’éducation et les programmes offerts doivent adopter des approches différentes pour chacun. »

Fait inquiétant pour les parents et les enseignants, les stratégies actuelles pour empêcher le partage non consensuel de sextos, notamment la connaissance des lois pénales, l’établissement de règles à la maison et la prestation de programmes éducatifs à l’école, semblent avoir peu d’impact, voire aucun.

« Une approche prônant l’abstinence à l’égard du sextage, laquelle tend à cibler les filles, ne permet tout simplement pas d’empêcher efficacement le partage non consensuel, mentionne Matthew Johnson, directeur de l’éducation pour HabiloMédias et auteur principal de l’étude. Notre recherche montre qu’un petit sous-groupe de garçons est le plus susceptible de partager des sextos. C’est là que nous devons cibler nos efforts de sensibilisation afin d’éliminer ce comportement illégal et nuisible. »

L’étude présente les trois principaux facteurs qui influencent le comportement de partage non consensuel.

  • Stéréotypes de genre : Les jeunes qui étaient d’accord avec des énoncés disant que les hommes devraient s’intéresser davantage au sexe que les femmes ou que les femmes ne peuvent pas vraiment être heureuses sans conjoint étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir partagé un sexto.
     
  • Désengagement moral : Le partage de sextos était étroitement lié au fait d’être d’accord avec des énoncés qui justifient le partage de sextos, comme « Le partage de sextos est si fréquent que personne ne s’en soucie. » ou « Si un gars partage le sexto d’une fille avec un seul de ses amis et que cet ami le partage avec d’autres, ce n’est pas vraiment la faute du premier gars. ».
     
  • Culture du partage : Ensemble, les stéréotypes de genre et le désengagement moral contribuent à une culture du partage chez environ un tiers des jeunes qui estiment que le partage non consensuel de sextos est normal, acceptable et même positif.             

« En tant que parents et adultes, nous pouvons voir le tort que peut causer la culture du partage, et cette recherche est une révélation pour nous tous. Le partage non consensuel de sextos est une forme de cyberintimidation et peut avoir de graves conséquences pour nos jeunes, indique Nimtaz Kanji, directrice de l’initiative TELUS AVERTI. Grâce à cette recherche et par l’intermédiaire du programme TELUS AVERTI, nous pouvons maintenant créer de nouveaux outils fondés sur des données probantes pour les parents, les enseignants et les jeunes en partenariat avec HabiloMédias afin de fournir aux familles canadiennes les ressources dont elles ont besoin pour faire face à ce comportement et le prévenir à l’avenir. »

TELUS AVERTI est un programme éducatif gratuit qui traite de l’utilisation sécuritaire d’Internet et des téléphones intelligents et offre aux Canadiens de tous les âges des ressources et des ateliers d’information interactifs. Les sujets couverts incluent le rôle du parent dans l’ère numérique, la vie privée en ligne, la gestion de la réputation en ligne, la sécurité dans les médias sociaux et la protection contre le vol d’identité.

Les parents sont encouragés à discuter avec leurs enfants des pièges moraux du partage non consensuel de sextos. Sur son site Web, HabiloMédias offre une fiche-conseil et un guide pour aider les parents à gérer ces conversations difficiles.

À propos de HabiloMédias
HabiloMédias est un centre canadien sans but lucratif qui œuvre pour l’éducation aux médias et la littératie numérique. Il a pour objectif de veiller à ce que les enfants et les jeunes développent une pensée critique qui leur permet d’utiliser les médias à titre de citoyens numériques actifs et éclairés. Sur son site Web, HabiloMédias offre des centaines de ressources sur la littératie numérique et médiatique à l’intention des enseignants, des parents et des éducateurs.

À propos de la Faculté de travail social Factor-Inwentash
Reconnue mondialement pour son excellence en matière d’éducation, de bourses d’études et de recherche, la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto insiste sur l’intégration de la recherche et de la pratique dans la classe et la formation pratique. Les diplômés de la Faculté possèdent les connaissances, les compétences et la détermination nécessaires pour faire une contribution cruciale, autant à l’échelle locale que mondiale, au futur bien-être de tous.

Contact :       

Liz Berman, gestionnaire du marketing et des communications, HabiloMédias
613-224-7721, poste 231, lberman@habilomedias.ca