Le Prix du public Québec Science Découverte de l’année 2018

Un test fiable pour dépister plus tôt les cancers de l’endomètre et de l’ovaire remporte le prix de la Découverte scientifique de l’année 2018, remis par Québec Science!


MONTRÉAL, 20 févr. 2019 (GLOBE NEWSWIRE) -- Depuis 26 ans, le magazine Québec Science poursuit la tradition : chaque automne, un jury de chercheurs et de journalistes sélectionne les 10 découvertes québécoises les plus impressionnantes de la dernière année et le public est ensuite invité à voter pour celle de son choix. Cette année, c’est un nouveau test pour dépister les cancers de l’endomètre et de l’ovaire, qui a obtenu la faveur des lecteurs, avec plus du tiers des votes enregistrés dans le cadre du concours des Découvertes de l’année 2018.

Ensemble, les cancers de l’utérus et de l’ovaire sont les troisièmes pour ce qui est de l’incidence et de la mortalité chez les femmes. Encore aujourd’hui, ils sont difficiles à dépister avant qu’il soit trop tard. Le taux de guérison n’a d’ailleurs guère bougé au cours des 25 dernières années. Mais les choses pourraient bientôt changer grâce à un test de détection précoce baptisé PapSEEK et mis au point par des chercheurs de l’université Johns Hopkins  et une équipe de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) à Montréal dirigée par la Dre Lucy Gilbert, directrice du Service de cancer gynécologique au CUSM  et professeure au Département d'obstétrique et gynécologie de l’Université McGill, et le Dr Kris Jardon, chercheur et gynécologue-oncologue à l’IR-CUSM.

Rappelons qu’à l’heure actuelle, il n’existe aucun test de dépistage fiable pour ces cancers chez les femmes qui n’en présentent pas les symptômes. Et même lorsque ces symptômes apparaissent, ils demeurent vagues et facilitent peu le diagnostic.

Non invasif, le test PapSEEK consiste en l’analyse génétique d’un prélèvement de cellules de la paroi utérine, une procédure semblable au test Pap lors d’un examen gynécologique. L’outil permet de détecter la présence de mutations dans les cellules de l’ovaire et de l’endomètre.

À ce jour, 18 gènes ont été associés de façon significative aux cancers de l’utérus et de l’ovaire. Ils rendent possible le repérage des cellules anormales avant que la maladie s’aggrave. En comparant les échantillons obtenus chez des patientes qui avaient déjà reçu un diagnostic de cancer avec ceux recueillis chez des femmes en santé, les chercheurs sont parvenus à détecter jusqu’à 93 % des cas de cancers de l’utérus et 45 % de ceux de l’ovaire, et ce, sans aucun faux positif. Une première pour une technique non invasive ! L’équipe a fait connaître ses résultats dans la revue Science Translational Medicine.

« C’est une immense joie d’apprendre que notre équipe a remporté le prix du public Québec Science. Au cours des 30 dernières années, les taux de guérison pour ces cancers ont stagné en raison du diagnostic tardif. Ce vote du public témoigne d’un besoin d’espoir que nos recherches viennent combler, déclare la Dre Lucy Gilbert. Nous remercions Québec Science pour ses efforts visant à promouvoir les travaux des chercheurs québécois et à sensibiliser le public aux enjeux scientifiques de notre siècle. »

« Avec ce vote, le public exprime son souhait qu’un test fiable permettant un diagnostic précoce du cancer de l’ovaire et de l’endomètre puisse voir le jour dans les années  à venir, ajoute le Dr Kris Jardon. Le tribut est souvent très lourd pour les femmes et leurs familles. Ce vote est un cri du public que nous entendons et qui nous incite à redoubler d’efforts dans nos travaux de recherche. »

« Le cancer est responsable à lui seul de 33% des décès dans la province. C’est une maladie qui fait peur et chaque lueur d’espoir suscite un vif intérêt du public. Nos lecteurs ont vu dans ce test l’opportunité de changer et de prolonger la vie de plusieurs femmes d’ici et d’ailleurs », déclare pour sa part la rédactrice en chef de Québec ScienceMarie Lambert-Chan

Ont aussi participé à la découverte : Xing Zeng, Jocelyne Arseneau et Lili Fu, de l’IR-CUSM et Université McGill, ainsi que des chercheurs de la Johns Hopkins University School of Medicine, de l’Université de Göteborg, du Rigshospitalet de Copenhague et de l’Hôpital universitaire d’Odense.

La Dre Gilbert tient à remercier la Fondation du cancer des Cèdres et la Fondation du CUSM qui soutiennent ses travaux depuis plusieurs années.  

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