Abordabilité résidentielle : le fossé se creuse entre les régions du Québec, selon une nouvelle étude de l’APCIQ


L’ÎLE-DES-SŒURS, Québec, 27 nov. 2025 (GLOBE NEWSWIRE) -- L’abordabilité des maisons unifamiliales s’est détériorée dans toutes les régions du Québec au cours des 10 dernières années, mais certaines ont été frappées plus durement que d’autres, révèle une nouvelle étude exhaustive de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). La hausse des prix qui se poursuit laisse peu d’espoir de voir l’abordabilité s’améliorer rapidement.

L’analyse de l’APCIQ montre que les prix des maisons unifamiliales ont doublé dans la majorité des régions depuis 2015, tandis que les revenus des ménages n’ont progressé que de 15 % à 25 %, après impôts et ajustés pour l’inflation.

Bien que les prix des propriétés aient augmenté partout dans la province, certaines régions ont subi des impacts plus sévères, alors que les revenus des ménages n’ont pas suivi le rythme. Résultat : l’abordabilité résidentielle se détériore à des vitesses très différentes d’une région à l’autre.

« La capacité financière d’une famille à devenir propriétaire dans sa région dépend en grande partie de son revenu disponible, qui doit permettre d’assumer les paiements hypothécaires. Même dans les secteurs où les revenus médians sont plus faibles, l’achat d’une propriété peut demeurer possible si les paiements mensuels y sont moins élevés », souligne Hélène Bégin, Économiste-experte à l’APCIQ.

FAITS SAILLANTS DE L’ÉTUDE

Mise de fonds : l’obstacle principal

  • La mise de fonds minimale requise a plus que doublé dans presque toutes les régions.
  • Près de 50 % des transactions dépassent maintenant le seuil de 500 000 $, par rapport à environ 5 % en 2015.

Temps requis pour épargner : un délai qui s’allonge

  • Il fallait environ trois ans d’épargne pour accumuler la mise de fonds en 2015 au Québec; il faut désormais cinq ans.
  • Sur l’île de Montréal, ce délai grimpe à plus de 10 ans en 2025.
  • Les écarts se creusent entre les grands centres et les régions périphériques.

Paiements mensuels : des écarts marqués entre les régions

  • Les paiements hypothécaires mensuels sont 2 à 3 fois plus élevés qu’il y a 10 ans.
  • Les versements mensuels dans les régions périphériques se situent sous les 1 500 $, alors que l’île de Montréal atteint en moyenne 3 800 $.

« Cela se reflète également dans le poids que représentent les paiements hypothécaires dans le revenu des ménages. À Montréal, près de la moitié des revenus d’une famille servent à couvrir ces versements, alors que les régions périphériques conservent un profil plus abordable. Cette différence peut influencer les ménages qui évaluent s’établir sur l’île ou dans les régions périphériques ou encore les familles montréalaises quant à leur projet de devenir propriétaires sur l’île de Montréal », ajoute Mme Bégin.

Abordabilité : un portrait régional qui diffère

  • La part du revenu net consacrée aux paiements hypothécaires est passée de 15 % à 32 % au niveau provincial au cours des 10 dernières années.
  • Les régions les plus élevées : île de Montréal (48 % du revenu), banlieues immédiates de Montréal et l’Estrie.
  • Les régions plus abordables : Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord et Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, où le ratio versements hypothécaires/revenus se situe sous la barre de 20 %.

Perspectives : l’abordabilité demeurera sous pression

À court terme, rien n’indique que l’abordabilité puisse s’améliorer au Québec. Trois éléments continuent de maintenir les prix sous pression :

  1. la forte demande pour les maisons unifamiliales;
  2. la faiblesse persistante de la construction de maisons neuves – devenues trop coûteuses pour la majorité des ménages;
  3. le fait que de nombreux propriétaires plus âgés conservent plus longtemps leur résidence familiale.

« Les conditions actuelles laissent peu d’espoir de voir l’abordabilité s’améliorer rapidement. La hausse des prix des maisons unifamiliales continue d’augmenter plus vite que les revenus après impôts. De plus, le marché du travail manque de tonus et de nouvelles baisses des taux hypothécaires demeurent incertaines », souligne Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’APCIQ.

Document à consulter

L’étude complète « Abordabilité au Québec : un portrait différent d’une région à l’autre » peut être consultée en cliquant ici.

À propos de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec

L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) est une association à but non lucratif qui regroupe plus de 15 000 courtiers immobiliers et agences immobilières. Elle est responsable de promouvoir et de défendre leurs intérêts, en tenant compte des enjeux auxquels est exposée la profession et des diverses réalités professionnelles et régionales de ses membres. L’APCIQ est également un acteur important dans plusieurs dossiers immobiliers, incluant la mise en place de mesures favorisant l’accès à la propriété. L’Association diffuse des statistiques sur le marché immobilier résidentiel au Québec, offre de la formation, des outils et des services liés au domaine de l’immobilier et facilite la collecte, la diffusion et l’échange d’information. L’APCIQ a son siège social à Québec, des bureaux administratifs à Montréal et un bureau régional à Saguenay. Elle possède deux filiales, soit la Société Centris inc. et le Collège de l’immobilier du Québec. Suivez ses activités sur apciq.ca ou par l’entremise des réseaux sociaux FacebookLinkedIn et Instagram.

Renseignements :

Ariane Boulé
Morin Relations Publiques
media@apciq.ca


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